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Les métiers de l'actuariat

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Les métiers de l'actuariat Empty Les métiers de l'actuariat

Message  Mikael Mer 20 Aoû - 15:44

Etude réalisée par l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance

La FFSA (Fédération Française des Sociétés d’Assurances) et le GEMA (Groupement des Entreprises Mutuelle d’Assurances) ont crée une association : l’Observatoire de l’Evolution des Métiers de l’Assurance.

Le site internet de cette association (www.metiers-assurance.org) présente dans une étude (qui date de février 2000) les métiers de l’actuariat et des études statistiques, ainsi que leurs perspectives.

Nous vous recommandons vivement de lire le document, riche d’enseignement, situé à l’adresse ci-dessous : http://www.metiers-assurance.org/fichiers/PARUS/ETU_MET/actuariat.pdf

Pour une étude plus actuelle, mettant justement en perspective les évolutions d’un métier qui doit s’adapter à son environnement (complexité des produits d’assurance proposés, nouveaux besoins des clients...), nous vous recommandons l’étude située à l’adresse internet suivante : http://www.metiers-assurance.org/fichiers/PARUS/STAT_PROS/profilactuaires.pdf.

Nous vous présentons ci-dessous, la synthèse de cette étude réalisée par l’Observatoire :

"Depuis la publication de notre étude réalisée en 1999, dont les synthèses et conclusions gardent toute leur acuité, quelles sont les évolutions que nous avons pu dégager à l’occasion de la réalisation de ce "cahier du profil statistique et prospectif des métiers de l’actuariat" ?

En ce qui concerne les grandes caractéristiques quantitatives et qualitatives de cette population, trois points majeurs ressortent d’une manière dominante :

- d’une part, la croissance des effectifs, montrant l’importance que les entreprises de la profession accordent de plus en plus à ces fonctions poussées par l’environnement, notamment juridique et fiscal

- d’autre part, la féminisation grandissante de ces métiers historiquement très masculins qui attirent dorénavant une proportion non négligeable de femmes. Ce phénomène semble d’ailleurs n’en être qu’à ses débuts…

- et enfin une élévation permanente du niveau des diplômes dans une des familles de métiers déjà les plus qualifiées et diplômées. Au-delà de ces trois éléments, pour les actuaires eux-mêmes en matière de profils et de compétences, on constate que l’évolution organisationnelle et la mise en place de groupes de projets, conduisent les actuaires, au-delà de leurs nécessaires compétences techniques, à acquérir une dimension d’animation et de management, à dépasser le concept initial de calcul, pour aller vers l’analyse, la réflexion, la participation à l’action et à la stratégie des entreprises.

L’actuariat, porte d’entrée dans le métier, peut conduire l’intéressé, par l’acquisition d’une double compétence, à s’inscrire dans une perspective positive d’évolution de carrière, au-delà de sa famille d’origine, vers des évolutions promotionnelles pouvant ouvrir l’accès notamment à des postes directoriaux.

Pour ce faire, les compétences individuelles en plus des savoirs et savoir-faire, à travers l’acquisition de la dimension comportementale, de savoir-être, constituent la valeur ajoutée humaine permettant à l’actuaire de se transformer de spécialiste en manager, en dirigeant.

Un autre phénomène notoire apparu tout au long de cette étude et dont les premiers effets avaient déjà été décelés en 1999, est la présence d’un nombre de plus en plus croissant d’activités, de professions intéressées par le domaine de l’actuariat, avec en corollaire une relative insuffisance du nombre d’actuaires diplômés chaque année. Ces éléments peuvent à terme créer des pressions sur le marché du travail et des risques de turnover (de débauchage), entraînant de facto sur une tension salariale.

Cet accroissement des besoins en actuaires devrait se confirmer à l’avenir, voire se renforcer. La transformation de leur intervention du passif à l’actif, de l’assurance au financier, de l’évolution des règles prudentielles en matière de répartition, mais aussi de la nécessité de transparence comptable et du provisionnement des engagements sociaux à l’égard tant des actionnaires que des salariés peuvent engendrer un risque de pénurie d’actuaires.

Les utilisateurs se multiplient, les besoins augmentent. Le développement de cabinets d’actuaires spécialisés, du concept de conseil, phénomène relativement nouveau, montre d’ailleurs la mise en place d’ébauches de réponses spécifiques.

Pour les compagnies d’assurances, et notamment en matière RH, cela implique une réflexion pour ne pas se trouver à moyen terme devant une impasse. Agir auprès de l’Education Nationale sur le volume de production de diplômes, mettre en place à travers les contrats de professionnalisation les moyens de faire accéder à partir de Bac+3 et/ou de Bac+5 aux diplômes d’actuaires, s’ouvrir à un recrutement à caractère universitaire vers les DESS en sus des écoles spécialisées... peuvent être une tentative de solution. La réponse à cette problématique n’est sûrement pas monolithique ni limitative ; elle implique une combinatoire des différentes perspectives envisagées ci-dessus.

Mais, l’assurance se trouve encore plus interpellée en matière de recrutement sur sa propre problématique d’image. La profession doit se valoriser pour attirer, retenir les jeunes diplômés. Cette dimension est une des réponses face au développement de la concurrence.

C’est entre autres à partir de cette action, que le couple historique, assureur et actuaire, pourra poursuivre son cheminement commun.
"

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Message  Mikael Jeu 21 Aoû - 0:49

Extrait d'un article signé par M. Michel Rochette dans la revue ANEA/ASNA (Association Nationale des Étudiants en Actuariat/Actuarial Students' National Association), volume 5, tome 2, automne 1993.


Compagnies d'assurance vie
Ce secteur a toujours été l'apanage des actuaires. Ceux-ci oeuvrent au niveau de la tarification des produits d'assurance et d'accumulation – les rentes sont l'équivalent des certificats de placement des banques – à la fois sur base individuelle et collective. Certains travaillent à la division du marketing et d'autres sont impliqués dans le processus d'évaluation de la solvabilité de l'institution financière.

Compagnies d'assurance IARD
C'est un secteur très vaste. Il est un peu plus difficile d'y accéder étant donné que certains risques s'évaluent et se tarifient sur une base annuelle et, par conséquent, les comptables et les souscripteurs ont beaucoup d'influence à ces niveaux. Cependant, avec la nouvelle loi des assurances qui exige la signature d'un membre de l'Institut Canadien au moment de la préparation des états financiers, les actuaires occuperont sans doute une place plus importante surtout pour l'analyse des risques.

Compagnies de réassurance
Les actuaires qui évoluent en réassurance occupent essentiellement les mêmes types d'emplois que ceux mentionnés précédemment mais le font à l'intérieur d'organisations qui ont un lien direct avec les assureurs. Ces compagnies sont le plus souvent des filiales de grandes sociétés internationales.

Bureaux de consultants
Deuxième secteur en importance pour les actuaires. Ceux-ci travaillent au niveau de la rémunération de l'entreprise mais surtout, à la mise sur pied des régimes d'avantages sociaux, en particulier les régimes collectifs d'assurance et de retraite. Évidemment, une fois les régimes en place, l'évaluation des engagements en découle.

Avec la mise sur pied des régimes à cotisations définies, surtout sur base collective, en remplacement des régimes à prestations définies, ce secteur ne connaît plus la croissance d'il y a quelques années. Mais, la mise en vigueur des normes sur la comptabilisation des bénéfices post-retraite autres que le régime lui-même – actuellement aux Etats-Unis par l'entremise du FASB106 et bientôt au Canada – devrait créer un renouveau dans ce secteur.

Aux Etats-Unis, certains sont impliqués dans l'assurance-maladie alors que d'autres oeuvrent au niveau de la solvabilité des CCRC, soit des Continuing Care Retirement Communities.

Entreprises privées
Ces actuaires, généralement engagés dans l'évaluation des régimes de retraite et des bénéfices sociaux pour des géants comme Entreprise Bell Canada, CP, CN, Alcan et AT&T, sont aux grandes entreprises ce que sont les consultants pour les petites.

D'autres travaillent à l'évaluation des risques financiers auxquels fait face leur entreprise, soient des risques de taux de change pour les multinationales ou des risques environnementaux.

Secteurs gouvernementaux
Ces actuaires sont chargés de la vérification de l'application des différentes lois. Par exemple, au niveau de la solvabilité des institutions financières, soit au Bureau du Surintendant des Institutions Financières au fédéral ou pour l'Inspecteur Général des Institutions financières au Québec, pour l'équivalent provincial.

D'autres veillent à l'application des lois des accidents du travail à la CSST, des régimes de retraite publique à la Régie des Rentes du Québec ou la Social Security Administration aux Etats-Unis, de retraite privée à la Commission Administrative des Régimes de Retraite et d'Assurances au Québec ou le Pension Commission of Ontario, de l'assurance automobile à la Société de l'Assurance Automobile du Québec, de l'impôt à l'Internal Revenue Service aux Etats-Unis ou de l'assurance maladie à la Régie de l'Assurance Maladie du Québec ou le Health Care Financing Administration aux Etats-Unis.

Compagnies d'informatique
Au service des compagnies d'informatique, ces actuaires développent des produits adaptés aux différents secteurs des assurances ou des régimes de retraite.

Enseignement
Plusieurs actuaires sont maintenant enseignants et chercheurs dans les différentes universités.

Compagnies servant le marché des assurances
Plusieurs actuaires travaillent pour des entreprises, généralement sans but lucratif, dont le mandat est d'assister une industrie en particulier. A titre d'exemple, l'Association Canadienne des Compagnies d'Assurance de Personnes ou pour l'équivalent américain, le American Council of Life Insurance. D'autres oeuvrent pour Limra, le US National Council on Compensation, l'Auto Insurers Bureau, la Society of Actuaries, etc.

Secteur bancaire
Il y a déjà des actuaires dans ce type d'institutions financières mais ceux-ci sont surtout impliqués dans les opérations d'assurance à venir des banques canadiennes. D'autres travaillent pour des "Investment Bankers" aux Etats-Unis mais toujours rattachés aux secteurs de l'assurance ou bien sont impliqués au niveau de l'évaluation des risques de crédits des portefeuilles de prêts des banques. Je crois que l'évaluation du risque de crédit promet beaucoup pour les actuaires qui voudront s'y impliquer. Cependant, la formation à acquérir devra être beaucoup plus large que celle donnée jusqu'à maintenant. Celle-ci devra être beaucoup plus financière et non seulement axée sur les assurances.

Secteur des investissements
Certains travaillent surtout au niveau de l'établissement des politiques d'investissement des régimes de retraite. Si ceux-ci décident de s'impliquer dans des transactions, ils deviennent par conséquent plus des courtiers que des actuaires.

Finalement, il est important de réaliser que ces types d'emplois ne sont pas statiques. Certains sont en croissance alors que d'autres stagnent.

Source: http://www.act.ulaval.ca/cole/quest_ce_quun_actuaire/secteurs_dactivites_en_actuariat/

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Message  Mikael Jeu 21 Aoû - 0:54

Jean-Denis Roy (FCIA 1997, FCAS 1997) a terminé ses études de baccalauréat en actuariat à l'École d'actuariat à l'Université Laval en 1993 et il est maintenant à l'emploi de AXA Canada

Le domaine de l’actuariat en assurances I.A.R.D.

Le domaine de l’I.A.R.D. (incendie, accidents et risques divers) comprend tous les types d’assurances autres que l’assurance de personnes. Cela inclut donc l’assurance automobile, habitation, biens des entreprises, responsabilité civile, responsabilité professionnelle, etc. L’actuaire en I.A.R.D. œuvre principalement dans deux champs d’activités : la tarification des polices d’assurance et l’évaluation des réserves.

Tarification :

L’actuaire doit établir un tarif qui maximise le profit en équilibrant compétitivité et rentabilité. Pour ce faire, il doit identifier les caractéristiques des bons et des mauvais risques et établir une structure tarifaire qui privilégie les bons risques. Ce processus donne lieu à l’utilisation de multiples variables qui, combinées, donnent plusieurs millions de possibilités. La compétitivité est donc très complexe à mesurer.

Évaluation des réserves :

Dans leurs états financiers, les assureurs doivent avoir une réserve pour les sinistres survenus mais non encore payés. Il y a plusieurs raisons qui peuvent faire qu’un sinistre n’est pas encore payé : 1- le client ne nous a peut-être pas encore averti du sinistre, 2- le client n’est peut-être pas encore au courant du sinistre (fréquent en responsabilité), 3- tant que toutes les réparations ne sont pas effectuées, il est impossible de savoir le montant exact, 4- les cas de responsabilité peuvent traîner des années devant les tribunaux avant que nous sachions si notre assuré est vraiment responsable, etc. Tous ces sinistres non payés peuvent représenter des sommes considérables et l’évaluation doit en être faite de façon très rigoureuse. L’actuaire doit donc prédire ce que coûteront les sinistres passés. Eh oui, prédire le passé…

Au delà de ces deux champs principaux, l’actuaire est responsable de multiples tâches et analyses comme les mesures d’exposition aux tremblements de terre, la modélisation des catastrophes (naturelles ou financières), les projections financières, l’achat de réassurance, etc. En fait, l’actuaire est l’expert pour comprendre tout ce qui est mathématique dans une compagnie d’assurance. Et dans une compagnie d’assurance, il n’y a pas de produit physique, tout y est purement mathématique.

Pourquoi choisir l’I.A.R.D. plutôt qu’une autre spécialisation?

Raison #1: La science est jeune:

L’implication des actuaires en I.A.R.D. n’existe que depuis environ 30 ans et ne s’est réellement développée qu’au cours des 15 dernières années. C’est donc un domaine qui vit encore une évolution phénoménale. Il offre ainsi plus de place pour l’initiative, le jugement et le développement de nouvelles méthodes. Les actuaires se font confier plus de défis intellectuels et moins de tâches administratives. Comme c’est un nouveau domaine, la plupart des collègues et patrons ont 30 ans et moins et cela résulte en un environnement de travail très dynamique.

Raison #2: Grande variété des mandats et défis:
- Plusieurs produits très différents (ex.: Automobile vs. Responsabilité professionnelle vs. Biens commerciaux).
- Produits plus complexes, car soumis à l’influence d’une multitude de facteurs extérieurs : conditions climatiques, les facteurs politiques et évolution des lois, les changements dans les habitudes de consommation et modes de vie, etc.

Raison #3: Meilleure perspective d’emplois et de promotions:

Il y a 7 Fellows en assurance vie pour chaque Fellow en assurance I.A.R.D. dans le monde et pourtant, en Amérique du Nord, le volume-prime en Assurances I.A.R.D. est désormais équivalent au volume-prime en Assurance-vie. Il reste donc énormément de place pour des carrières intéressantes. D’ailleurs, aux Etats-Unis les salaires des Fellows sont plus élevés qu’en assurance-vie et en pension. Nous n’avons pas d’analyse détaillée pour le marché canadien.

Raison #4: L’I.A.R.D. traite de risques concrets :

Que l’on parle de technologie comme les freins ABS, les systèmes antivols, l’anti-patinage et les matériaux plus résistants, ou de psychologie de comportement des individus comme la négligence, les quartiers à risque, la conduite dangereuse et la rage au volant, on jongle souvent avec des concepts qui font partie de notre entourage quotidien.

OK, mais quelle est la différence entre travailler pour une compagnie plutôt que pour un bureau de consultants?

Bien que pouvant offrir des défis variés, un bureau de consultant se limite à la portion strictement technique de l’actuariat. Dans une compagnie, l’actuaire est confronté aux enjeux d’affaires forcés par un marché très compétitif. L’actuaire d’une compagnie a beaucoup de relations avec les autres départements comme le marketing, la souscription ou les sinistres et est appelé à participer activement au processus décisionnel plutôt que de limiter son rôle aux recommandations. Dans une compagnie, l’actuaire doit donc développer une solide mentalité d’affaires en plus de ses compétences techniques. Dans une compagnie, il n’y a pas de pression d’honoraires chargés et l’actuaire peut donc se permettre de faire plus de recherche et développement. Une compagnie peut offrir des perspectives de carrière très variées dans d’autres départements que l’actuariat.

La science actuarielle occupe une place prédominante chez AXA:

AXA est le plus important employeur I.A.R.D. au Canada. Chez AXA, la haute direction est très sensibilisée aux enjeux actuariels et soutient les efforts dans le développement de la science actuarielle et l’exploration de nouvelles idées. AXA s’est dotée de bases de données et outils informatiques sophistiqués permettant des analyses complexes que peu d’autres compagnies sont en mesure de faire. Les meilleurs résultats techniques, obtenus par l’industrie année après année, démontrent bien une maîtrise supérieure des concepts actuariels.

Jean-Denis Roy
AXA Canada

Source: http://www.act.ulaval.ca/cole/quest_ce_quun_actuaire/secteurs_dactivites_en_actuariat/le_domaine_de_liard/index.html

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Message  Mikael Jeu 21 Aoû - 1:01

Le domaine de la réassurance

Jean-Sébastien Lagacé (Fellow de la Casualty Actuarial Society-2002) a terminé en 1992 ses études de baccalauréat à l'École d'actuariat de l'Université Laval, titulaire d’une maîtrise en informatique de l’Université Laval en 1994 et il travaille maintenant à Paris pour AXA-Cessions.

LA RÉASSURANCE


Peu connue du grand public, la réassurance est un secteur de l’économie indispensable à l’activité d’assurance. De plus, elle constitue un instrument de premier plan pour toute organisation soucieuse de la bonne gestion de ses risques. Bien qu’utilisée dans tous les secteurs d’activité de l’assurance, elle demeure fortement orientée vers l’assurance non-vie.

La réassurance est un mécanisme permettant de transférer en tout ou en partie le risque accepté par un assureur vers un réassureur afin de limiter ses engagements. A ce titre, la réassurance est familièrement qualifiée d’assurance au deuxième degré dans la mesure où elle consiste en une véritable assurance des assureurs. En conséquence, elle représente un des secteurs d’activité les plus méconnus du public en raison d’une absence de relation directe entre les réassureurs et les assurés.

Contrairement aux sociétés d’assurance dont l’exercice de leurs fonctions est localisé à un niveau régional, provincial ou national, la réassurance se veut essentiellement internationale. Ainsi, le réassureur acceptant en général des risques de faible fréquence mais à un coût potentiel élevé peut améliorer la mutualisation de ses risques en les répartissant à l’échelle mondiale. Cette mutualisation géographique peut même conduire, par exemple, à la couverture des tempêtes européennes, des tremblements de terre au Japon et des ouragans aux Etats-Unis à l’intérieur d’un traité de réassurance unique.

I. Historique de la réassurance ?

La plupart des historiens font remonter l’origine de l’assurance aux premières activités du commerce, essentiellement maritime. Quant à la réassurance, il semble que la première véritable opération date de 1370. Une assurance maritime couvrant les risques d’un voyage entre Gênes et les Pays-Bas fut complétée par un deuxième contrat : la portion de trajet qui paraissait la plus dangereuse – de Cadix à l’Ecluse – fut réassurée. Cette mention, véritable acte de naissance de la réassurance, figure dans la police d’assurance.

Il faut attendre le 17ème siècle pour voir apparaître dans les textes législatifs ou réglementaires des références à la réassurance.

Ce n’est qu’à partir du 19ème siècle que la réassurance fut pratiquée dans la branche Incendie. Le 15 décembre 1821 est signé le premier traité de réassurance incendie entre la Royale de Paris et les Propriétaires Réunis de Bruxelles.

A partir de la seconde moitié du 19ème siècle, le traité de réassurance devient fréquent en Europe. C’est en 1852, à Cologne en Allemagne, que sera créée la première compagnie uniquement spécialisée dans les opérations de réassurance, la Kölnische Rückversicherungs-gesellschaft. L’incendie de Hambourg en 1842 qui détruisit une grande partie de la ville fut le fait générateur de sa création. Il fallait en effet disposer d’une structure capable de répondre aux besoins importants de réserves pour couvrir les dommages importants.

Le 19ème siècle peut être considéré comme la période la plus fertile dans le développement des compagnies d’assurance et de réassurance. Entre 1850 et 1950, 6 sociétés majeures ont été créées dont la Compagnie Suisse de Réassurance et Munich Re.

Les compagnies d’assurance ont vu leurs besoins de réassurance croître de façon exponentielle. Les traités de réassurance obligatoire, qui permettent la couverture d’un portefeuille et non plus d’un risque isolé, se sont développés pour finalement devenir prépondérants. C’est en 1870 qu’apparaît le premier traité de réassurance impliquant plusieurs réassureurs.

Le 19ème siècle a également été caractérisé par la création de nouvelles compagnies de réassurance dans de nombreux pays. De plus, les assureurs directs ont accru leurs activités de réassurance.

L’ascension de l’industrie de l’assurance a été amorcée avec la révolution industrielle. De nos jours, Standard & Poor’s émet une liste des 150 professionnels de la réassurance et de 2000 assureurs directs qui proposent une activité de réassurance. Malgré la présence de nombreux réassureurs à l’échelle mondiale, le Marché de la réassurance poursuit son processus de concentration, la part de primes détenue par les 5 premiers réassureurs s’élevant à plus de 57% à la fin 2001.

Cette concentration du Marché s’est accentuée depuis septembre 2001 en raison de la défaillance de nombreux réassureurs à la suite de la survenance du sinistre World Trade Center.

II. Rôle de la Réassurance?

es sociétés d’assurance doivent s’adapter en permanence à la réglementation en vigueur afin de préserver leur statut d’assureur. En particulier, elles doivent respecter certaines mesures de solvabilité permettant de limiter le risque de défaillance, ce dernier étant étroitement lié à la forte volatilité de la sinistralité. Cette caractéristique rend nécessaire :

- La constitution de provisions prudentes pour sinistres à payer qui intègrent la volatilité de la « sinistralité »;
- Une réassurance qui permet d’écrêter les sinistres graves;
- L’existence de capitaux propres importants qui permettent d’amortir les écarts de sinistralité.

Le recours à la réassurance permet donc de répondre à 2 objectifs précis :

- Protection BILAN : l’assureur transfert des risques aux réassureurs, cette cession se traduisant en quelque sorte par un « prêt de capitaux propres » à l’assureur. Dans cette optique, l’assureur cherche à déterminer le meilleur équilibre entre son risque consolidé et sa probabilité de défaillance due à une insuffisance de capitaux propres.
- Protection RÉSULTAT : l’assureur transfère des risques aux réassureurs afin d’assurer une stabilité de son résultat technique dans le temps.

En raison de la modification du Marché de la réassurance à la suite du WTC, la mutualisation des risques à l’échelle mondiale ne suffit plus aux réassureurs pour maîtriser certaines affaires. En conséquence, le terrorisme et l’amiantose sont devenus des risques jugés non réassurables par le Marché.

Au-delà de sa contribution financière au bon fonctionnement de la société d’assurance, la réassurance apporte et transmet expérience et compétences à travers une collaboration technique dans l’évaluation des risques, leur souscription et l’élaboration de nouvelles couvertures à savoir :

- Compiler et présenter des sources de données de souscription partout dans le monde,
- Evaluer les risques spéciaux et les risques « de pointe »,
- Aider certaines sociétés d’assurance pour investir leurs capitaux, pour trouver des partenaires, etc…

Leur vision globale du Marché permet aux réassureurs d’aider les sociétés d’assurance à développer de nouveaux produits et de leur apporter de précieux conseils dans la bonne sélection et gestion des risques.

III. Rôle de l’actuaire

La réassurance étant par nature fortement liée à la gestion des risques, l’actuaire y exerçant devient en conséquence un évaluateur de risques. A l’aide d’outils informatiques très adaptés tels les logiciels de modélisation des catastrophes naturelles ou de modélisations stochastiques, il peut exercer pleinement son métier et apporter des solutions innovantes et concrètes à une bonne gestion des risques.

Contrairement à l’approche d’analyse du risque retenue en assurance reposant essentiellement sur la loi des grands nombres et l’utilisation de la loi normale, l’actuaire en réassurance utilise plutôt la théorie des valeurs extrêmes pour correctement quantifier le risque. En effet, cette théorie est adaptée pour modéliser correctement les processus aléatoires de réassurance caractérisés par une faible fréquence mais un coût de sinistre élevé, la loi normale étant complètement inadaptée dans de telles situations.

Dans la pratique, les termes cession et rétrocession en réassurance sont utilisés pour définir respectivement le transfert de risque d’un assureur vers un réassureur ou d’un réassureur vers un autre réassureur. De plus, le terme acceptation en réassurance est utilisé pour définir les risques souscrits par les réassureurs.

En conséquence, la pratique de la réassurance peut se faire à 2 niveaux :
- En acceptation de réassurance : l’actuaire intervient dans la quantification des risques, la bonne gestion des cumuls, la détermination des risques à conserver et éventuellement les risques devant être rétrocédés sur le Marché de la réassurance. Cette fonction s’apparente étroitement à celle exercée dans l’assurance des risques industriels.
- En cessions de réassurance : l’actuaire concentre son expertise dans l’identification des risques à céder aux réassureurs et l’optimisation de ces cessions ou rétrocessions sur le Marché en s’assurant que le risque net de réassurance retenue par la société n’expose pas de façon trop importante ses fonds propres.

Enfin, l’actuaire en réassurance doit aussi développer un sens pratique de communication et de coopération. La réassurance étant fondée sur un partenariat entre l’assureur et le réassureur, l’actuaire en réassurance doit établir et maintenir de bonnes relations avec les cédantes, les réassureurs et éventuellement les courtiers afin de faire fructifier ces relations dans lesquelles chaque partie y trouve son intérêt.

Jean-Sébastien Lagacé
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Source: http://www.act.ulaval.ca/cole/quest_ce_quun_actuaire/secteurs_dactivites_en_actuariat/le_domaine_de_la_reassurance/index.html

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Message  Mikael Dim 31 Aoû - 20:23

Le guide est telechargeable gratuitement a cette adresse:
http://www.insidecareers.co.uk/__8025731800504835.nsf/downlookup


Dernière édition par Mikael le Dim 31 Aoû - 20:34, édité 1 fois

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Message  Mikael Dim 31 Aoû - 20:25

Le guide est telechargeable gratuitement a cette adresse:
http://www.finance.pamplin.vt.edu/careers/careerguide.pdf

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Message  Mikael Mar 21 Oct - 18:32

Guide disponible ici: http://www.efinancialcareers.co.uk/pdf/CIFM-UK-0708.pdf

Un site lié: http://www.insurancecareers.cii.co.uk/
- actuariat: http://www.insurancecareers.cii.co.uk/2.1.actuarial.html
- réassurance: http://www.insurancecareers.cii.co.uk/2.13.reinsurance.html
- risk management: http://www.insurancecareers.cii.co.uk/2.4.risk.html
- broking: http://www.insurancecareers.cii.co.uk/2.2.broking.html

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