Les actuaires cherchent la bonne équation

Dossier à la Une de L'argus de l'Assurance du 18 juin 2010.

Extrait : La fine fleur de l'actuariat européen est montée au front : l'élaboration de la norme Solvabilité 2 et sa transposition en droit français, prévue pour 2012, est un enjeu doublement stratégique pour la profession. D'abord parce que ce nouveau texte réglementaire fera des gestionnaires de risques la pièce maîtresse de la gouvernance des sociétés d'assurances. Ensuite parce que l' expertise des actuaires - en matière de modélisation mathématique, notamment - a été largement mise à contribution durant tout le processus d'élaboration de cette norme. « La mise en place de Solvabilité 2 a consacré l'organisation de la profession au niveau européen », observe Fabrice Sauvignon, directeur technique et financier épargne et clientèle patrimoniale chez AG2R-La Mondiale. « Le Comité consultatif européen a bâti l'architecture de cette norme aux côtés du Committee of European Insurance and Occupational Pensions Supervisors (Ceiops)... même si les deux organisations n'ont clairement pas les mêmes moyens ! » ajoute-t-il. Un rôle d'assurance tous risques L'arbre de Solvabilité 2 ne devrait toutefois pas cacher la forêt de facteurs qui concourent à placer les actuaires sur le devant de la scène. À commencer par l'émergence de risques nouveaux et toujours plus complexes, dans les domaines technologiques, sanitaires et environnementaux notamment. Leur montée en puissance se heurte à une aversion de plus en plus marquée de la société pour toute forme de risque, symbolisée par la quasi-sacralisation d'un principe de précaution inscrit dans la Constitution depuis 2005. Cette aversion au risque, décuplée par la crise que nous venons de vivre, amène les pouvoirs publics à vouloir protéger les épargnants et les assurés. D'où l'avalanche de textes réglementaires consacrés à la gouvernance des sociétés d'assurances : Solvabilité 2, bien sûr, qui met en place des mécanismes de contrôle interne , mais aussi la huitième directive européenne, qui renforce les missions des comités d'audit. Cette révolution réglementaire confère aux actuaires et aux gestionnaires de risques une dimension plus stratégique que jamais. À condition qu'ils sachent prendre toute la place qu'on veut bien leur donner. Et à condition que les directions générales jouent le jeu. Au même niveau que les décideurs « Ceux qui font du calcul de risque doivent avoir le même poids hiérarchique, le même niveau de responsabilité et, bien entendu, le même niveau de rémunération que ceux qui prennent...

Source http://www.argusdelassurance.com/actualites/les-actuaires-cherchent-la-bonne-equation.44469